Politique monétaire et perception de la solvabilité en Afrique
L’augmentation récente du taux directeur par la BCEAO a suscité un grand intérêt dans le monde financier africain. Cette décision, qui porte le taux directeur de 3% à 3,25% à partir du 16 septembre, découle d’une évaluation minutieuse des perspectives économiques régionales et des principaux indicateurs. Le Comité de politique monétaire (CPM) a pris en compte divers éléments, notamment la récente baisse de l’inflation et les prévisions de croissance économique solide, estimée à 5,6% en 2023. Dans la zone CEMAC, les taux directeurs ont été maintenus au même niveau que décembre 2021, soit un taux de refinancement à 5%.
Le resserrement de la politique monétaire vise principalement à maîtriser l’inflation, tout en tenant compte de la vigueur attendue de la croissance économique dans la région. Cependant, cette hausse des taux directeurs peut avoir un impact significatif sur les coûts de financement des pays de la zone CFA, ce qui, à son tour, peut influencer la perception de leur solvabilité par les agences de notation financière.
Les notations financières jouent un rôle critique en déterminant l’accès aux marchés régionaux et internationaux des capitaux et en influençant les taux d’intérêt pour les emprunts. Elles font souvent l’objet de critiques sur le continent, car elles semblent souvent surestimer le risque associé aux pays de la zone. Or, les investisseurs internationaux et les institutions financières prennent en compte ces notations lorsqu’ils évaluent le niveau de risque associé à leurs investissements. Ainsi, une augmentation des coûts d’emprunt résultant de politiques monétaires plus strictes peut entraîner des charges financières supplémentaires pour les pays, ce qui affecte leur crédibilité financière.